dimanche 15 mai 2011

Loco Locass - « Yallah » (invité Pierre Falardeau)

Une autre chanson de rapoésie des Loco Locass, juste pour le plaisir de partager une autre chanson de ce grand groupe musical.

Yallah, récité par le feu cinéaste Pierre Falardeau, est un extrait d'un poème de Mahmoud Darwich mis en musique avec brio et talent par les Loco Locass. Reflet des idées engagées et politiques du groupe, elle n'en demeure pas moins d'une immense beauté poétique... et humaine.

Quand le rap devient de la poésie pure...


Falardeau :
« Le onze septembre dernier, y'a des journaleux grâcement payés qui ont osé écrire : "nous sommes tous Américains". Je refuse à ces salopards de parler en mon nom. Je ne suis pas Américain. Je ne veux pas être Américain. Je refuse d'être Américain. Je refuse d'être complice des crimes de l'impérialisme américain. Hier, le Vietnam, le Chili, le Salvador. Aujourd'hui, la Palestine. Aujourd'hui, en Palestine, l'armée israélienne assassine un peuple avec la bénédiction des cowboys d'extrême droite de Washington. Je voudrais que mes frères palestiniens sachent que nous ne sommes pas tous Américains.
Un poème du grand poète palestinien Mahmoud Darwich :

Tant que nos chansons
Resteront des épées lorsque nous les brandirons
Tu seras fidèle comme le blé
Tant que nos chansons
Resteront comme levain lorsque nous les sèmerons
Et toi, comme un palmier obsédant
La tempête et le bûcheron n'ont pu l'assujettir
Les fauves du désert et de la forêt
N'ont pu couper ses tresses
Mais moi l'exilé par-delà la porte et la muraille
Prends-moi sous tes yeux
Où que tu sois, prends-moi
Rends-moi la couleur du visage et du corps
La lumière du coeur et des yeux
Le sel du pain et de la mélodie
Rends-moi le goût de la terre et de la patrie !

Prends-moi sous tes yeux
Prends-moi comme une peinture dans la chaumière des soupirs
Prends-moi comme un verset dan le livre de ma tragédie
Prends-moi comme un jouet, une pierre de la maison
Afin que la génération future
Sache reconnaître
Le chemin de la maison !

Palestiniens tes yeux et ton tatouage
Palestiniens ton nom
Palestiniens tes rêves et tes soucis
Palestiniens ton foulard, tes pieds et ta stature
Palestiniens ton silence et tes paroles
Palestiniens ta voix
Palestiniennes ta naissance et ta mort
En ton nom, j'ai crié à la face des ennemis
Oh vers, si jamais je dors, dévorés ma chair! »

- Mahmoud Darwich
Extrait d'Une nation en exil

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