vendredi 23 septembre 2011

Polémil Bazar


Polémil Bazar (1999 - 2007), un groupe alternatif québécois, marqua la scène musicale avec sa musique festive et originale. Grâce à ses emprunts à la musique du monde (jazz, manouche, tzigane, chanson à texte, etc) et sa poésie surréaliste et engagée, le groupe est devenu un véritable coup de cœur pour mes petites oreilles mélomanes en manque de bonne bastringue underground. L'esthétisme de Polémil Bazar, inspiré du cirque, du cabaret, du théâtre, crée un monde unique et fantaisiste où on ne ressort pas intacte après le grand plongeon au sein des notes entortillées mais libres de leurs disques.

Le groupe a sorti trois albums :
2001 : Chair de lune ;
2003 : Chants de mines ;
2005 : Avale ta montre.

Je vous partage cette découverte, hélas trop récente pour ma part, avec une première chanson nommée « Culturé, bien élevé », un peu plus accessible que le reste de la discographie, mais tout de même révélatrice du style de Polémil Bazar.


Culturé, bien élevé

À peine sorti d’ma mère, les infirmières craquaient pour moi
Et dans la pouponnière, toutes les filles étaient en émoi
Je crée la sensation, je suis né comme ça, j’y peux rien
Je suis la perfection, le nec plus ultra masculin

Je suis la perfection, je le redis, que ce soit clair
L’ultime création, sans mauvais pli, j’ai tout pour plaire
Je fais bien des jaloux, on m’envie mes nombreux talents
Les femmes sont à mes genoux, je suis gentilhomme et charmant

J’ai trop de sensualité, de charme et d’ingéniosité
Je sais, ça peut paraître odieux, mais c’est comme ça qu’m’a voulu Dieu

Culturé, bien élevé, propre et proportionné
Je suis le fils qu’espèrent avoir tous les parents
Culturé, bien élevé, propre et proportionné
L’homme dont toutes les femmes rêvent, un fabuleux amant

On m’adule, on m’adore, on m’idolâtre, on me respecte
Pas seulement pour mon corps, mais bien sûr aussi pour ma tête
Je crée des commotions, j’inspire les envies les plus folles
Je soulève les passions, je rends les rigides frivoles

Mes frères ont des sales gueules, mes sœurs ont l’air de boules de quilles
Je relève à moi seul la valeur de toute ma famille
Le contraste est si grand que la rumeur est unanime
On accuse mes parents d’avoir un fils illégitime

Je sais, j’ai l’air égocentrique, oui mais chez moi c’est génétique
Le jour où l’on clonera des hommes, j’pourrai partager ma personne

C’est bien d’être parfait, mais parfois c’est lourd à porter
Ça m’écrase, en effet, tous ces excès de qualités
Je cultive l’impression que tout un chacun me déteste
Car, à la conclusion, les gens préfèrent les gens modestes

Alors je m’imagine être petit, moche et crétin
Devenir anonyme, avoir un médiocre destin
Mais cette idée m’effraie, du coup, je redeviens moi-même
Prétentieux, oui c’est vrai, oui mais bon, c’est mon seul problème

J’accepte avec humilité ces talents que Dieu m’a prêtés
C’est mon fardeau, c’est ma pitance, que d’vivre avec mon excellence

Paroles : Hugo Fleury
Musique : Hugo Fleury et Polémil Bazar

jeudi 22 septembre 2011

Mise à jour de la PàL (2)

Nouvelle razzia de bouquins! Cette fois-ci dans l'usagé, afin d'offrir une nouvelle vie à des livres qui ne méritent pas de mourir sur des tablettes, sans chance d'être partagés et lus.

ADULTE

Les Aurores montréales de Monique Proulx
Ceux qui me suivent depuis longtemps doivent savent sans doute que j'adore tout ce qu'écrit Monique Proulx. Ce présent recueil de nouvelles était inscrit dans ma prochaine liste de bibliothèque (publique), mais l'acheter en parfait état, c'est encore mieux! ;)

 Ses autres livres :
Le sexe des étoiles
Homme invisible à la fenêtre

Monologues d'Yvon Deschamps
Yvon Deschamps, l'inventeur du stand-up québécois, un des meilleurs humoristes de la francophonie, voire même du monde. Ce recueil rassemble certains de ses meilleurs et plus célèbres monologues. Inutile de préciser mon enthousiasme à lire et relire ce bouquin.

La concierge du Panthéon de Jacques Godbout
Jacques Godbout, célèbre écrivain québécois que je n'ai jamais lu. Changeons cela. ;)

JEUNESSE

Messieurs les enfants de Daniel Pennac
Je n'ai jamais lu Daniel Pennac, un écrivain français contemporain, mais on raconte qu'il en vaut la peine.

Les vélos n'ont pas d'états d'âme de Michèle Marineau
J'ai déjà parler de cette écrivaine de la jeunesse sur ce blogue (Cassiopée - L'Été polonais), et ne compte pas m'en tenir à un roman.

La série Charlotte de Dominique Demers, 3 tomes :
J'adorais lire cette série jeunesse lorsque j'étais une enfant. C'est avec joie que j'accueille la perspective de me replonger dans la lecture de cette série culte, écrite par l'une des plus grandes écrivaines de la jeunesse au Québec : Dominique Demers, dont la réputation n'est plus à faire tant ses œuvres sont toujours de qualité.

La Nouvelle Maîtresse ; 

Une bien curieuse factrice ;

Une drôle de ministre

Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry
Un grand classique dont on m'a parlé toute mon enfance, sans jamais me le faire lire...

Poil de carotte de Jules Renard
Je n'ai pas pour habitude d'acheter les vieux livres qui sentent le moisi (une fois le processus de détérioration enclenché, il devient irréversible), mais je ne pouvais pas résister à ce bouquin! J'adorais la série télé lors de mon enfance, et je suis certaine que le roman est encore mieux. :)

lundi 12 septembre 2011

Tous les noms - de José Saramago

Quatrième de couverture
Monsieur José, employé modèle de l'État civil, a pour seul passe-temps sa collection d'archives concernant les célébrités. Un jour, il tombe par erreur sur la fiche d'une inconnue. Et sa vie bascule. Bientôt obsédé par cette femme, il décide de la chercher et de reconstituer son passé.
Enquête policière et conte philosophique, Tous les noms est l'un des romans les plus profonds et les plus émouvants de ce grand écrivain.

« Pourquoi n'arrêtez-vous pas de regarder la fiche de cette femme inconnue ? »

Saramago, José. - Tous les noms. - Traduit du portugais par Geneviève Leibrich. - Paris : Éditions du Seuil, 2001. - Collection Le point sur. 270 p. - ISBN 9782020484930 (Todos os nomes pour le titre original, publié en 1997)

Mon commentaire analytique
Lu l'an passé, j'en garde un souvenir fort. Un des meilleurs romans que j'ai pu lire dans ma vie, écrit par la plume expérimentatrice et expérimentée du prix Nobel de littérature, José Saramago (1922 - 2010).

1. Et si Kafka s'appelait José?
Tous les noms décrit un (notre) monde où les systèmes définissent l'identité. Système bureaucratique kafkaïen, système scolaire, système thanatologique, système du droit, etc. Le personnage principal, modestement nommé José, un nom très commun au Portugal, a une vie régie par ces systèmes à la fois sociaux et gouvernementaux qui ont chacun leur propre définition de l’identité. De plus, ceux-ci ont des modes de fonctionnement floues et sans frontière strictement définie (à l’image de la notion de l'identité). Dans ce roman, on voit donc le personnage passer d’un système à l’autre assez aisément puisque tous ces systèmes sont juxtaposés et complémentaires, et qu’ils s’influencent l’un l’autre tout en restant équivalents. En faisant cela, il acquiert un peu plus de son identité psychologique et sociale au fil de sa compréhension de ces différents systèmes.

2. J'agis, donc je suis.
Le personnage de ce roman est sans biographie. Sa psychologie est plus que facile à saisir, et son nom n’a aucune importance. La seule chose qui compte dans ce personnage, c’est son apparence physique qui semble suivre le gré de ses changements psychologiques. Les moments où il se dévêt correspondent aux mêmes moments où il se dépouille de ses attributs professionnels. Par exemple, il porte un vieux pyjama en même temps qu'il cache des documents sous son matelas. Le manque de professionnalisme (cacher des informations à son patron) se reflète par le fait qu'il ne porte pas ses habits de travail. C'est donc un personnage où la personnalité transparait plus dans le paraître que dans l’être. Toutefois, l’être prendra le dessus au fur et à mesure que l’histoire avancera. Il « s’incarnera » dans la forge de ses expériences. Ainsi, la quête romanesque du personnage n’est pas du tout une recherche d'informations sur la vie de la femme inconnue (ce qu’elle semble être au premier abord). Ce n’est qu’un prétexte qui anime le personnage. Sa véritable quête, qui passe par des expériences, en est une de sens. Il fait donc cette recherche afin de vivre et d’accumuler ces expériences significatives et constructrices. Il se construit un destin. Cela lui permet de se connaître mieux lui-même, ce qui change naturellement bien des choses dans sa vie. Au fond, il peut devenir lui-même grâce à une succession d’action, comme si agir équivalait à exister, à être. Les expériences qu’il vit le conduisent tout d'abord à se souvenir, comme si l'action éveillait des souvenirs enfouis, comme si la mémoire de l’enfance devait s'acquérir par un geste. La mémoire, après tout, est ce qui construit la personnalité et lui donne un caractère précis. Ces souvenirs, il les écrit dans un cahier. Il écrit donc sa quête dans l’espoir d’en révéler le sens. Parce qu’écrire donne forme et sens aux événements. Bref, au début du roman, le paraître est le plus important chez ce personnage. Toutefois, dans sa quête de sens qui s’acquiert par les expériences et la mémoire des événements passés, ce qui montre bien qu’il se forge maintenant une identité par lui-même et non grâce aux systèmes, l’être prendra peu à peu le dessus. Ici, l’identité se forge bel et bien par les expériences.


J'aurais encore beaucoup à dire et à analyser sur ce roman d'une richesse incroyable. Mais je vous laisse le découvrir par vous-même. ;)

samedi 10 septembre 2011

Labyrinth - par Jim Henson

Titre : Labyrith / Labyrinthe
Réalisation : Jim Henson
Scénario : Dennis Lee, Jim Henson, Terry Jones et Elaine May (non créditée)
Acteurs principaux : Jennifer Connelly, David Bowie
Date de sortie : 1986

Synopsis (source)
Une toute jeune fille romantique se sentant mal à l'aise dans sa famille s'évade en lisant des contes fantastiques. Son livre favori "le Labyrinthe" lui ouvre une nuit les portes d'un autre monde. Sarah voit son jeune frère, Toby, enlevé par une troupe de lutins aux ordres du séduisant et cruel Jareth. Elle part au secours de l'enfant et pénètre dans le labyrinthe qui mène au palais du ravisseur. « Labyrinthe est à la fois un récit d'aventures et une plongée dans les rêves et les sentiments d'une jeune fille au seuil de la maturité ».

La où rien n'est ce qu'il semble être
Je ne le crois même pas moi-même : non seulement je n'avais jamais vu Labyrinth, mais je n'en avais jamais entendu parler! Shame on me.
Si vous avez vu ce film, vous savez quelles merveilles j'ai manqué. Si vous ne l'avez jamais vu, réservez-vous vite une soirée et organisez une projection avec votre famille. Vous ne le regretterez pas.
Les gobelins
Labyrinth est un film où les animations sont réalisées par des marionnettes. De bonnes et sympathiques vieilles marionnettes. À l'ère des supers effets spéciaux animés par ordinateur, un tel film vivifie notre vision du cinéma. Ça fait du bien, quoi. Jim Henson, également créateur du Muppet Show, livre ici une panoplie de créatures toutes plus originales les unes que les autres. Car Labyrinth déborde d'imagination, et plonge le spectateur dans un fascinant univers régit par le non-sens, où rien n'est ce qu'il semble être.

David Bowie et Jennifer Connelly
On ne peut pas parler de ce film sans mentionner les chansons, écrites, composées et interprétées par David Bowie, qui joue également le rôle du Roi des gobelins dans ce film musical et fantaisiste. Très typiques des années '80, ces chansons collent au monde du film à la perfection, en ajoutant une petite touche de magie supplémentaire. Et en plus, elles sont entrainantes.

Sir Didymus et Ambrosius, son fidèle chien-destrier, Hoogle et Ludo
Je ne vous en dis pas plus, je vous réserve la surprise de la découverte! Je suis gentille, hein? ;)
Et encore mieux, voici un lien vers une chanson du film, Magic Dance, de David Bowie. ^^


dimanche 4 septembre 2011

De retour!


J'ai récupéré internet!! De nouvelles mises à jour devraient venir bientôt. En attendant, je suis bien contente de vous revoir la binette sur la toile virtuelle. C'est avec joie que j'accueille la possibilité de visiter de nouveau vos blogues et de lire vos suggestions de lecture, héhé. :)
À très bientôt!!