vendredi 23 décembre 2011

À cinq heures de l'après-midi - par Samira Makhmalbaf

Titre : Panj é asr / À cinq heures de l'après-midi
Réalisé : Samira Makhmalbaf
Date de sortie : 2003 
Avec : Agheleh Rezaïe, Abdolgani Yousefrazi, Razi Mohebi
Genre : Drame

Synopsis
A cinq heures de l'après-midi, après la chute du régime taliban en Afghanistan, une jeune fille tente de profiter de cette nouvelle liberté pour s'épanouir socialement et devenir Présidente de la République.

Mon appréciation
Oublier votre regard occidental. Ce film pose un regard iranien sur le grand pays méprisé de notre époque : l'Afghanistan. Oublier la frénésie hollywoodienne. Voici une histoire poétique et lente, où chaque détail, où chaque seconde, sont appréciés à leur juste valeur. Oublier votre vision de l'Afghanistan. Ce film, premier long métrage depuis la chute du régime taliban en 2001, tente de surpasser les clichés et la désinformation propagés par les médias de masse. L`Afghanistan a des problèmes que la réalisatrice Samira Makhmalbaf refuse d'ignorer. Elle pose un regard humain et révolté sur la condition de vie des habitants de ce pays d'une mentalité conservatrice digne du pire régime obscurantiste de la planète. Et surtout sur celle des femmes. À cinq heures de l'après-midi raconte le récit de Noqreh, une jeune femme naïve mais forte, qui rêve de devenir la nouvelle présidente de sa nation. Une jeune femme qui doit affronter le formatage sexué — et sexiste — imposé depuis son enfance. On la prive de ses espoirs, de ses capacités et de ses choix sous prétexte que son sexe est doux, maternel, soumis et moins capable. On la prive d'amour et de rêves. Pourtant, Noqreh a envie d'autres choses... La rencontre d'un poète libéral avec qui elle se liera d'amitié l'amènera à vouloir changer le monde à sa façon. Mais c'est sans compter l'héritage obscur de son père, conservateur et religieux...

Un film aux images magnifiques. Un film dérangeant, déstabilisant, avec ses défauts et ses qualités, mais intéressant à regarder. Très intéressant.

samedi 17 décembre 2011

Le journal d'Aurélie Laflamme - Tome 1 - Extraterrestre... ou presque! - de India Desjardins

Desjardins, India. Le journal d'Aurélie Laflamme - Tome 1 - Extraterrestre... ou presque!, Les Intouchables. 246 pages.

Quatrième de couverture
À quatorze ans, Aurélie Laflamme ne se sent aucune affinité avec personne. Depuis le décès de son père, sa mère est un vrai zombie, mais la voilà soudainement qui revit (et qui va même jusqu'à porter des dessous affriolants!). Pourrait-il y avoir un lien avec Denis Beaulieu, le directeur de l'école? (ou-ach!) Quant à sa meilleure amie, Kat, l'amour lui ramollit complètement le cerveau. Pas question de s'y laisser prendre, elle aussi! Mais personne n'est à l'abri d'un coup de foudre...
Et au milieu de ce tourbillon, Aurélie ne désire qu'une chose, trouver sa place dans l'univers.

Aurélie : une Teen Lit anti Chick Lit.
J'adore la littérature jeunesse, et pourtant, je n'en avais pas lu depuis un sacré bail. Les récents succès m'intriguent, mais j'apprécie aussi de me replonger dans ma propre adolescence, voire mon enfance.
Vous vous imaginez combien je me surprenais moi-même en constatant n'avoir jamais tourné les page du Journal d'Aurélie Laflamme, un des plus grands succès auprès de la jeunesse québécoise... Alors, lorsque je suis tombée dessus dans une pharmacie, j'en ai profité pour l'acheter, et le lire à la maison au chaud sur le divan. J'ai tout de suite compris pourquoi les ados l'aiment tant : ce roman est drôle et déjanté, avec une pointe de tristesse, mais aussi proche de la réalité quotidienne des jeunes filles.

À travers les 246 pages du premier tome, nous suivons Aurélie durant quelques mois de sa vie à travers les moments qu'elle veut bien confier à son journal intime : sa dispute avec sa meilleure amie, sa relation avec sa mère, sa vie à l'école pour filles, son dégoût des garçons (mais peut-être pas pour le jeune homme qu'elle croise souvent sur sa route), et, surtout, tous ses petits tracas. Oui, Aurélie n'est pas un produit de la Chick-Lit. Elle est une fille de quatorze ans qui se comporte comme telle. Pas de récits d'expériences avec des hommes de vingt ans : Aurélie n'est pas hypersexualisée. Pas de séances interminables de magasinage : Aurélie n'est pas millionnaire, pas abonné à cinquante cartes de crédit, pas superficielle. Elle a d'autres occupations, comme les études, l'amitié, la télé, le ménage, Dance Dance Revolution... Pas de drogues, pas de cigarette, pas d'alcool. Aurélie ressemble à beaucoup d'adolescentes de quatorze ans, et c'est sûrement la raison de son succès populaire et littéraire.

Aurélie expriment aussi dans son journal beaucoup de doutes sur la vie après la vie. Car, comme dans tous bons romans québécois pour les adolescentes, reflets de leur société, le père y est absent. Dans la plupart des ces livres, il refuse de jouer son rôle. Ici, le père est décédé. Aurélie a vécu son difficile deuil, mais elle se pose des questions. « Pourquoi sa mère lui a dit qu'elle ignorait ce qui arrivait après la mort? » « Son père est-il retourné sur sa planète d'origine ?» Oui, oui. Aurélie se sent bien étrangère à ce monde avec sa maladresse et son humour foireux. Sa théorie? Son père est peut-être un extra-terrestre, donc, par déduction, elle aussi le serait. Ceci expliquerait son malaise constant face à la vie en société...

Un film a également été réalisé à partir du livre. De bonne qualité, j'ai passé un bon moment à le visionner. ;)


Je suis noyée dans les études ces temps-ci, ce qui explique mes peu nombreuses mises à jour. J'ai du retard dans mes billets, car la lecture, elle, n'a jamais cessé, bien que réduite en terme de temps. Mais les vacances de Noël arrivent bientôt, ce qui me laissera le loisir de rattraper quelques billets lecture. À bientôt alors! ^^