samedi 28 janvier 2012

Tag : Être ses livres

Daniel Fattore m'a tapotée l'épaule. Il avait un tag pour moi, lui-même offert à l'origine par Calypso. Un tag qui consiste à se décrire grâce à nos lectures, notre bibliothèque de livres fétiche. Pour se faire, il suffit de répondre aux questions ci-dessous.

Bien sûr, tous les titres mentionnés ici sont aussi des conseils de lecture de ma part. ^^




Décris-toi : Une nihiliste - Sophie Kovalevskaïa
Comment te sens-tu : Les fées ont soif - Denise Boucher
Décris là où tu vis actuellement : Les demi-civilisés - Jean-Charles Harvey
Si tu pouvais aller n'importe où, où irais-tu : La face cachée de la lune - Robert Lepage
Ton / ta meilleur(e) ami(e) est : La part de l'autre - Éric-Emmanuel Schmitt
Toi et tes amis, vous êtes : Le vrai monde? - Michel Tremblay
Comment est le temps : L'hiver de pluie - Lise Tremblay
Ton moment préféré de la journée : Les heures - Michael Cunningham
Ton animal préféré : Espèces en voie de disparition - Robert Lalonde
Ton moyen de transport préféré : Moi, mes souliers - Félix Leclerc
Ta passion : Paroles - Jacques Prévert
Le défaut qui t’horripile le plus : Orgueil et préjugés - Jane Austen
Le métier qui te fait rêver : La mystérieuse bibliothécaire - Dominique Demers
Ton histoire d’amour : Amour et Psychée - Apulée
Ta peur : La peste - Albert Camus
Quel est le meilleur conseil que tu as à donner : Bois du thé fort, tu vas pisser drette! - Fred Pellerin
Pensée du jour : J'irai cracher sur vos tombes - Boris Vian
Comment aimerais-tu mourir : L'arracheuse de temps - Fred Pellerin
La condition actuelle de mon âme : Le Porteur des peines du monde - Yves Sioui Durand
Ton rêve le plus cher : La lenteur - Milan Kundera

De mon côté, je tag Allie, SuzanEthernya, dAvId et Bob, Karine et Lulu.

mardi 24 janvier 2012

Poil de carotte - de Jules Renard

RENARD, Jules. - Poil de carotte. - Éditions J'ai lu. - 1971 (1894). - 183p.
Note : le livre est maintenant libre de droit, et disponible sur le net en toute légalité.

Quatrième de couverture
Jules Renard naquit en 1864. Après une carrière entièrement consacrée à la littérature, il mourut à Paris le 22 mai 1910. Ses oeuvres les plus célèbres demeurent « Poil de Carotte » (1894) et « Histoires naturelles » - toutes deux rééditées dans « J'ai Lu » en texte intégral - et le « Journal » qu'il tint de 1887 à 1910.

« Poil de Carotte », c'est Jules Renard. Et cette ferme du Nivernais qu'il décrit si bien, c'est le cadre où se déroula l'enfance du grand écrivain. Sous son ironie facilement amère, que de tendresse pour le père qui l'ignore, pour la mère qui le persécute ! Jules Renard amène la langue française à un rare degré de perfection en exprimant la profondeur de ses sentiments avec la pudeur et la mesure qui font les grands classiques.

Au-delà de l'écrivain...
Je le dis d'emblée : Jules Renard fut un misogyne de première classe, du type qui refuse que la « femme » puisse nommer les choses qui la concerne à son image afin que le langage ne lui appartienne jamais à sa juste valeur et demeure un objet de domination masculine et rétrograde. Je déteste sa personne, mais j'ai adoré lire cette œuvre écrite par sa main. Voilà, maintenant que c'est dit, passons au livre, car c'est de lui que je veux vous parler, dans une analyse détachée de son auteur et purement rattachée au contenu. Car ce roman possède un brin de génial, un brin d'amertume et un brin de sagesse. Je remercie la curiosité qui me poussa à lire ce roman français de 1894 peu connu au Québec.

Le cycle de la violence
Enfant, je regardais une série télé sur Poil de carotte, mais je n'en garde qu'un vague souvenir, fort différent des images évoquées par cette récente lecture. Ce que j'ai lu, c'est l'histoire d'un garçon roux (Jules Renard lui-même lors de son enfance) mal-aimé et maltraité par son entourage. Une histoire sur la jeunesse empreint de violences et de cruautés, loin des romans juvéniles avec lesquels on « apprend » aux enfants que le monde est tout beau, tout bleu, tout bien. Dans sa forme, Poil de carotte m'a fait pensé à La Scouine d'Albert Laberge, roman québécois écrit selon une suite de minuscules nouvelles qui forment un tout, et portant sur la vie sans pitié des paysans de la fin du dix-neuvième siècle. En effet, ce roman de Renard est écrit selon une succession de petites saynètes construisant l'histoire, et les aventures se déroulent dans la dure campagne française de la fin du dix-neuvième. Là s'arrête la comparaison, car Poil de carotte traite surtout des thèmes ayant trait à l'enfance. Le garçon, surnommé par sa mère qui le déteste Poil de carotte à cause de sa chevelure de feu, est un véritable rejeton à qui l'on attribue tous les défauts. Alors, qu'en fait, on le formate depuis des années à devenir ce qu'il est, enfant-scénario de ses parents, à coup de violence physique, mais surtout psychologique. Car ce roman traite du thème de la violence sous toutes formes, et du cycle qui en découle et qui se perpétue. Poil de carotte est tour à tour victime et bourreau : sa mère le maltraite, et celui-ci réagit en faisant preuve de cruauté envers les animaux, seuls être plus faibles que lui. D'ailleurs, il s'agit d'une idée paradoxale exploitée par le roman : sa famille le charge d'exercer cette cruelle violence envers les animaux (par exemple, ses parents lui demandent d'aller étrangler les poules), mais celle-ci le déteste encore plus parce qu'il exerce ladite cruauté. Poil de carotte, au fil de l’œuvre, prendra d'ailleurs conscience de l'ignominie de ces actes. Tour à tour il sera chasseur, pêcheur et sage, seule cette dernière catégorie permettant de vivre sans sadisme envers les animaux. La violence forme donc la personnalité de l'enfant, qui l'aime d'abord puisqu'il ne connaît qu'elle, avant de la rejeter, conscient des horreurs qu'il subit et fait subir à plus faibles que lui.

Je me dois aussi de parler de l'écriture du livre, archaïque sous bien des points de vu. Car le roman a plus de cent ans, et certaines expressions sont tellement désuètes que je n'ai jamais pu en trouver le sens, et ce, malgré mes recherches dans des dictionnaires papier et électronique. Du coup, je pense que je suis passée à côté de la signification de quelques passages. Dommage. Vraiment. J'aurais apprécié des notes de bas de page, expliquant la définition de certains mots. Toujours utile.

En conclusion,
Poil de carotte est un livre pour enfants sur la dureté de la vie, où l'innocence côtoie la cruauté impitoyable de l'être humain. Le cycle de la violence y est décortiqué sans analyse, car celui-ci n'est que montré à travers le quotidien de ce garçon mal-aimé. Une froide retenue qui fait plaisir dans ce monde sans pudeur, même si cela rend certains passages très difficiles à lire. Un vocabulaire obsolète complexifie également la lecture, ce qui est dommage.

Extrait
La Taupe

Poil de Carotte trouve dans son chemin une taupe, noire comme un ramonat. Quand il a bien joué avec, il se décide à la tuer. Il la lance en l’air plusieurs fois, adroitement, afin qu’elle puisse retomber sur une pierre.
D’abord, tout va bien et rondement.
Déjà la taupe s’est brisé les pattes, fendu la tête, cassé le dos, et elle semble n’avoir pas la vie dure.
Puis, stupéfait, Poil de Carotte s’aperçoit qu’elle s’arrête de mourir. Il a beau la lancer assez haut pour couvrir une maison, jusqu’au ciel, ça n’avance plus.
— Mâtin de mâtin ! elle n’est pas morte, dit-il.
En effet, sur la pierre tachée de sang, la taupe se pétrit ; son ventre plein de graisse tremble comme une gelée, et, par ce tremblement, donne l’illusion de la vie.
— Mâtin de mâtin ! crie Poil de Carotte qui s’acharne, elle n’est pas encore morte !
Il la ramasse, l’injurie et change de méthode.
Rouge, les larmes aux yeux, il crache sur la taupe et la jette de toutes ses forces, à bout portant, contre la pierre. Mais le ventre informe bouge toujours.
Et plus Poil de Carotte enragé tape, moins la taupe lui parait mourir.

Lu dans le cadre du challenge Un classique par mois

mercredi 18 janvier 2012

Leonardo: l'atelier du grand Verrocchio - Tome 1 - de Matthieu Legault

Leonardo: l'atelier du grand Verrocchio - Tome 1, Matthieu Legault, Les éditeurs réunis, 2011, 251p.

Quatrième de couverture
Leonardo da Vinci est un jeune inventeur de la Renaissance, brillant, téméraire et, parfois, un peu malchanceux...
À la suite d'un accident avec un véhicule volant de sa création, il est envoyé par son père à Florence pour étudier à l'atelier du grand artiste Verrocchio. Leonardo découvre alors un univers de compétition auquel il n'est pas habitué : tous les élèves du maître sont résolus à se faire un nom. Un de ses camarades de classe, le peintre de talent Sandro Botticelli, se montre particulièrement hostile à son égard. Heureusement, l'inventeur rencontre aussi Vito et Vera, qui deviendront ses fidèles alliés.
Le trio inséparable cherchera alors à découvrir le secret du mystérieux Warress Ferrazini, un inquiétant professeur d'alchimie qui semble cacher quelque chose. Mais avant tout, Leonardo devra démasquer l'infâme saboteur qui s'applique à faire échouer le jeune génie...

La jeunesse d'un inventeur
Il y a de ces romans qui font voyager par-delà les mers, par-delà les montagnes, si loin que l'aventure devient le moteur même de l'histoire. La transcendance des mots amène un monde de liberté et de terres sauvages si différent du nôtre qu'on accepte le périple textuel avec plaisir. On ne sait jamais qui on rencontrera au détour d'un chemin : flibustier, sorcière, chevalier, saltimbanque, créature elfique, monstre... Leonardo: l'atelier du grand Verrocchio est un livre de ce type. Grâce à ce récit, j'ai été transporté de ma chambre vers la première Renaissance italienne, au milieu des humanistes et des inventeurs, des grands peintres et des explorateurs. J'y ai rencontré Léonard de Vinci, Sandro Botticelli, Le Verrocchio, Laurent de Médicis et, même, Christophe Colomb. Ce roman présente à la fois un récit fictif et une reconstitution historique : l'adolescence de Léonard de Vinci et ses études dans l'atelier d'art du grand Verrocchio. S'il est vrai que Leonardo a bel et bien étudié auprès du maître, les aventures présentent dans ce livre sont de délicieuses visions d'écrivain. Leonardo sera malgré lui piégé au cour d'une histoire de complots et d'alchimie, de compétition féroce et d'amitié.

Écrit avec une grande adresse, je dois dire que le registre du vocabulaire est assez élevé pour la catégorie d'âge, ce qui est une bonne chose en soi. Les adolescents ne sont pas pris pour des imbéciles. Ils sont plutôt tirés vers le haut et poussés à se surpasser dans leur lecture. J'admire les romans jeunesse qui respectent leur public cible, et font fi de la condescendance envers les écrits pour les enfants et les adolescents que l'on retrouve trop souvent à mon goût dans le monde littéraire.

En fait, le seul défaut que je trouve au livre est assez subjectif puisque j'ai trouvé les premiers chapitres trop lents. Je ne suis vraiment entrée dans la lecture qu'au moment de l'arrivée de Leonardo à l'atelier, là où tout devient intéressant, là où mon imagination me servait de passerelle à l'observation de chaque petit détail : les odeurs, les couleurs, les textures, les saveurs. Une expérience sensorielle qui m'a charmée au fil des pages, créée par la plume habile de Matthieu Legault.
Je n'en dis pas plus, et vous conseille ce roman jeunesse d'une grande qualité, tant pour les adolescents que pour les adultes. Tenterez-vous le voyage?

Extrait
— Bonjour à tous !

Il portait, comme toujours, sa toge noire et un bonnet de la même couleur. L'homme dans la trentaine avait les traits profonds et les pommettes creuses. Sa simple vue incitait au respect. Son regard réfléchi laissait entrevoir une sagesse que bien peu d'hommes atteignaient. Le maître se rendit jusqu'à la table et rabattit une petite section de celle-ci pour entrer à l'intérieur du cercle.

— Bon ! Commençons sans plus attendre, déclara le professeur. J'espère que tout le monde est en forme.

Liens
Le blogue de Matthieu Legault

mardi 17 janvier 2012

Les Mardis Top 10 -- #04

Le top ten de cette semaine, qui est encore incomplet, devenant un top 7! Je vous rappelle que ce jeu fut originellement conçu par The Broke and The Bookish, et repris en français par Iani.

Les 10 endroits/univers (réels ou imaginaires) que les livres vous ont donné envie de découvrir

07- L'Irlande. Le pays de mes ancêtres et la source d'origine de tous ces personnages mythiques que j'aime tant analysés. Contrée de verdure et de musique... cela ne vous fait pas rêvez, vous? :)

06- Tokyo. Une indigestion de mangas peut avoir du bon. Surtout si elle permet d'imaginer ce lieu si inusité aux yeux des Occidentaux, tant par sa culture que par ses habitants. On me dira que la visite de ce pays insulaire est risquée depuis Fukishima... Parlez, mauvaises langues, parlez! Rien ne m'empêche de rêver. Et si certains touristes veulent réinjecter de l'argent dans l'économie nippone, pourquoi les en empêcher?

05- Tous ces lieux décrits dans les romans d'Anne Rice. De Babylone à la Venise de la Renaissance en passant par la Louisiane française. Même s'ils sont horribles, cruels et violents, ils n'en demeurent pas moins des lieux emplis de charme. sous la plume de la romancière, les couleurs et les odeurs deviennent réels. Les tissus, on les touche du bout du doigt. Les sons reflètent la complexité du monde dans toute sa beauté. Pour mieux comprendre l'immense talent de cette écrivaine, il faut la lire. Croyez-moi, vous aussi vous voyagerez loin, très loin. :)

04- L'Angleterre. Pays de brouillard et de mystères. Londres hante mes rêves depuis que j'ai ouvert mon premier livre british (qui devait bien être Dracula, si mon souvenir est bon).

03- Paris. Le lieu romantique. La ville d'effervescence offrant une infinitude de couleurs et d'odeurs. Des milliers de romans donnent envie de visiter ce lieu, des lieux bohèmes en passant par les cafés révolutionnaires jusqu'aux monuments si souvent décrits. Certains cyniques me diront que la réalité de ceux qui y vivent est toute autre. Bien sûr, et c'est toujours le cas des endroits rêvés et écrits durant des siècles. Mais cette ville demeure à voir, tant pour ses qualités que ses défauts! :)

02- L'espace et les mondes extraterrestres. Tous ces livres et ces films de science-fiction dans le style du space opéra me donnent envie depuis la plus tendre enfance de visiter ces lieux imaginaires où l'humain n'est plus seul, où tout est possible si on possède un bon vaisseau spatial. Je dois avouer être fans de tous les médiums de SF : séries télé (Dr Who, Stargate SG1, Babylon 5), films (Starwars, La planète des singes, 2001 l'Odyssée de l'espace). Imaginez un peu tous les types de monde qui peuvent exister dans mon esprit, alors! ^^

01- Le château de Poudlard. Si un hibou venait m'apporter demain matin une lettre d'acceptation, je partirais sur le champ à cette école, à travers la voie 9¾, dans le monde de la magie.

dimanche 15 janvier 2012

Messieurs les enfants - de Daniel Pennac

Quatrième de couverture
Sujet :

Vous vous réveillez un matin, et vous constatez que, dans la nuit, vous avez été transformé en adulte. Complètement affolé, vous vous précipitez dans la chambre de vos parents. Ils ont été transformés en enfants.

Racontez la suite.

Messieurs les enfants, Daniel Pennac, Gallimard.

Mon appréciation 
Je dois avouer que j'ai beaucoup hésité avant de poster ce message. J'ai dû le réécrire deux ou trois fois au moins, toujours insatisfaite de ce billet. C'est que je ne sais pas trop quoi penser de ce roman, que j'ai à la fois détesté et aimé. Un livre avec un tas de manques et de qualités, difficile à bien saisir à cause de ces inégalités. J'ai donc tenté de mettre des mots sur mes pensées, mais ce ne fut pas évident. Je vous demande donc votre indulgence pour les maladresses ou les pensées confuses qui ont pu s'y glisser.

Déjà, dans un autre message, je classais ce livre dans la catégorie jeunesse. Le titre et le résumé, à s'y méprendre, m'induisaient en erreur. Voici donc mon commentaire sur un roman très adulte sur l'enfance et la famille, deux thèmes principaux explorés d'une curieuse manière par Daniel Pennac.

Mi-Figue
Premier livre de Pennac que je lis, je ne savais pas ce qui m'attendait. Je dois dire que dans l'ensemble, je fus plutôt surprise, mais pas que dans le bon sens du terme. Toutefois, je n'ai pas pu lâché ce livre, et ce, malgré le fait qu'il possède beaucoup de défauts. Un paradoxe qui en fut donc une lecture mi-figue mi-raisin. Parmi les bons points, parlons tout de suite des thèmes. Je parlais ci-haut de la famille et de l'enfance, mais le moteur de l'histoire est la transformation. En effet, ici, les enfants deviennent des adultes et vice-versa. Dans la première partie du livre, cela demeure théorique. Les personnages s'imaginent une telle situation uniquement à cause d'un exercice pédagogique imposé. Lors de la deuxième partie, ce devoir devient la réalité. Une magie opère, et l'impossible se crée. Un fantôme est derrière tout cela, peut-être... Il s'agit du narrateur plus ou moins invisible de l'histoire, qui, par son cynisme, tente de donner une certaine réalité psychologique à tout cela. Oui, oui, un fantôme... mais dans cet univers, cela demeure crédible. C'est même une bonne idée d'imposer un tel personnage aux lecteurs. Bref, les thèmes offrent un univers et une panoplie de personnages intéressants ; le narrateur est mort et omniscient, une idée avantageuse.

Mi-Raisin
Une de mes professeures à l'université avait développé une théorie, certes surprenante, mais assez révélatrice d'une certaine littérature. Selon elle, dans 99% des romans écrits par des Français (et non des Françaises), l'homme possède une maîtresse ou, par défaut, fréquente des péripatéticiennes (ou encore les deux à la fois). Reflet culturel disait-elle. Rien ni personne n'a démenti ce propos à mes yeux jusqu'à ce jour. Et Messieurs les enfants est loin de me faire voir la littérature française d'une manière différente. Dès le début du livre, je fus très gênée par l'image féminine représentée dans ce récit. Tantôt prostituées, tantôt mères, tantôt vierges, les femmes sont confinées à une vision masculine très précise de la « femme », qui, malgré le thème de la transformation plus que présent dans le bouquin, demeure constant et inchangeable. Un stéréotype patriarcal inconscient qui m'a gâché la lecture. J'aurais voulu roman autre, avec des personnages plus profond et moins soumis à une vision aussi archaïque et sexiste. Et avec moins de références à la prostitution, qui me mirent mal à l'aise tout au long de ma lecture.

Parlons du dénouement aussi. Il manquant de crédibilité, et même le surnaturel rend la fin peu plausible. Niais, digne des bisounours, il ne manquait plus qu'un morale pour m'achever... J'ai été déçu par la conclusion, alors que l'auteur aurait pu faire tellement plus avec tous ces éléments en main...

En résumé, Messieurs les enfants fut une lecture intéressante qui entraîna plusieurs réactions différentes dans mon esprit, des bonnes et des mauvaises. Je ne regrette pas du tout de l'avoir lu, car j'ai passé un bon moment en compagnie de ce livre. Toutefois, je ne le relirais pas, et le conseil comme une lecture de divertissement, uniquement.

jeudi 12 janvier 2012

Monologues - d'Yvon Deschamps

Monologues, Yvon Deschamps, Préface par Alain Pontaut, Leméac, Coll. Mon pays mes chansons, c1973, 236 p., ISBN 07761-4655-6

Mon avis
Je présentais ce livre quasi-introuvable dans un autre message en en disant ceci :
Yvon Deschamps, l'inventeur du stand-up québécois, un des meilleurs humoristes de la francophonie, voire même du monde. Ce recueil rassemble certains de ses meilleurs et plus célèbres monologues. Inutile de préciser mon enthousiasme à lire et relire ce bouquin.
Après la lecture, je suis en accord de dire que cet avis ne diverge toujours en rien, pas même d'un iota : Yvon Deschamps est vraiment un des meilleurs humoristes au monde. Ce livre, qui recueille ses monologues de 1968 à 1973, présente des textes toujours aussi fort à notre époque, sur des sujets intemporels et universels : l'exploitation, les relations entre les dominants et les dominés consentants, le sexisme, le racisme, la paternité, la sexualité, l'américanisation de la culture, l'infidélité, la guerre, l'argent, la quête du bonheur, etc. Que de sujets joyeux en perspective... héhé! Car il s'agit de la grande force d'Yvon Deschamps : la dénonciation des travers sociaux des Québécois par le biais de l'humour. Car, il est bien connu, Deschamps est le seul à pouvoir dire des énormités sur scène : tout le monde lui pardonne. Il peut traiter les noirs de nigger, les femmes d'épaisses, les personnes agées de pépères, on ne s'en offusque pas. Pourquoi? Car le personnage interprété par Yvon Deschamps représente tous nos défauts (humains, déterminés et rétrogrades) mis à nu sur la scène. On analyse la société de cette époque à travers lui, à travers les traits qu'il grossit avec la loupe du rire et de l'auto-dérision. N'est-ce pas une preuve de maturité de savoir rire de soi-même après tout? Le peuple québécois a donc compris depuis longtemps qu'il faut prendre ces satires pour ce qu'elles sont, et que les véritables sens des monologues se découvrent dans la réflexion qui en découle. Il faut en effet comprendre le contraire de ce qui est dit. En tout temps. Ce qui augmente le ridicule du personnage, et arrive même à nous le rendre sympathique et attachant. Je ne sais pas pour vous, mais moi, j'avais de la compassion pour cet être ignorant et faible. Comme dit dans l'excellente préface écrite par Alain Pontaut :
Cet art, qui est des plus évidents, est aussi d'une extrême subtilité: le personnage des monologues est aberrant mais pitoyable, cruel mais démuni, ridicule mais humain, c'est-à-dire sympathique. Il est éminemment représentatif d'une société qui en a fait ce qu'il est, sans aucunement porter en lui la condamnation de toute cette société. Il est l'illustration vivante, et le portrait comique, d'un langage à la fois authentique et traumatisé, populaire et anglicisé, précieux et déprécié, libéré du purisme élitaire et non moins menacé de mort. Il est le porte-voix ambigu, concernant-concerné, d'une âme collective à la fois chaleureuse et malade. Et par ce personnage, l'auteur joue de tous les niveaux, didactique, esthétique, de la communication, confiant au plus niaiseux le soin, tout indirect, mais explosif, de la satire, le souci de faire éclater la vérité par le mensonge et l'équilibre de l'humanisme par le grossissement de la dérision et tous les pouvoirs de l'absurde, faisant naître de son abaissement même, si démoralisant, une réflexion utile et re-moralisante, de sa situation et de son expression bâtardes, une force comique réconciliante.
- P. 11 et 12
Le personnage est donc crédible, réel, et c'est ce qui fait qu'on s'y attache et s'y reconnaît avec tant de facilités, et ce, malgré les inepties proférées par ce dernier.

Yvon Deschamps en 2010
De nos jours, Yvon Deschamps ne fait plus d'humour. Retraité et désabusé, il semble avoir perdu confiance dans le domaine de l'humour au Québec. Lorsqu'on regarde et compare sa verve avec l'actuelle, on comprend pourquoi. Deschamps prend sans cesse le parti du plus démuni, du plus faible de la société. Sans vouloir jouer les rabats-joie, les humoristes contemporains ont plutôt tendance à se moquer des faibles. À ne surtout jamais, au grand jamais, mordre la main qui ne le nourri. Il est en effet si facile de rire de ceux qui ne peuvent se défendre... Avec ces monologues, on retrouve un humour presque disparu : un humour social et politique, un humour de réflexions et de noble satire, un humour anti-élitiste mais pourtant bel et bien pilier de notre culture.

Extrait
Comme le disait Yvon Deschamps : « On veut pas l'saouère quosqu'é-t-arrivé... ON VEUT LE OUÈRE! »
Alors, selon cette volonté, au lieu d'avoir l'habituel extrait écrit, voici un de ses sketchs les plus célèbres, celui qui l'a fait connaître et reconnaître, celui qui a inventé le stand-up québécois, celui qui ouvre le recueil : Les Unions, qu'ossa donne?


Suppléments
Yvon Deschamps est le porte-parole officiel d'Oxfam-Québec, un organisme dont je fais moi-même partie, et dont je vous invite à au moins visiter la page web. ;-)
Oxfam invite à la mobilisation contre la pauvreté et l'injustice de par le monde, causes qui représentent bien ce grand humoriste.

mercredi 11 janvier 2012

La Nouvelle Maîtresse - Tome 1 - de Dominique Demers

Quatrième de couverture
Ce matin-là, toute la classe était silencieuse. On aurait entendu un petit pois rouler sur le plancher. Puis dans le corridor, clop... clop... clop... un drôle de bruit de pas. Soudain, la porte s'est ouverte et une étrange vieille dame, très grande et très maigre, est apparue. C'était elle : Charlotte l'échalote, notre nouvelle maîtresse.

La Nouvelle Maîtresse - Tome 1, Dominique Demers, Québec Amérique Jeunesse, Coll. Bilbo jeunesse, 2002 (1994), 100p, ISBN 2-782890 376786

 La bonne vieille maîtresse
Ce livre, je l'avais lu lorsque j'étais enfant, et je l'avais ADORÉ. J'ai voulu me replonger dans ce plaisir de lecture et, par le même temps, dans mon enfance.
Dominique Demers
Je me souviens avoir découvert cette série lors d'une rencontre avec l'auteure à la bibliothèque municipale, oh je devais avoir six ans environ. Dominique Demers portait un immense chapeau, une robe bleu pâle et des bottes. Elle cachait sous son excentrique couvre-chef un caillou nommé « Gertrude » à qui elle confiait ses confidences. Voilà, elle se présentait devant nous en tant que Charlotte, personnage central de ce qui était alors sa nouvelle saga. Une saga devenue majeure dans la littérature jeunesse du Québec.

La narratrice anonyme de l'histoire est une jeune fille fascinée par sa nouvelle maîtresse d'école, Charlotte, une femme excentrique dont la pédagogie ne correspond pas à la conformité scolaire (ce qui déplaît d'ailleurs beaucoup au directeur de l'école). Mademoiselle Charlotte pousse en effet les enfants à s'exprimer et à faire usage de leur imagination. Elle ne consacre que quelques heures par jour à l'enseignement, et voue le reste du temps en classe à l'amusement didactique de la lecture. Telle une Marie Poppins contemporaine, elle apprend aux enfants à avoir confiance en eux et envers les autres. Elle refuse d'ailleurs de fermer les yeux sur la violence et les insultes. Elle leur fait aussi comprendre que leur imagination peut les accompagner en toute circonstance, et ce, même au cœur de la plus grande solitude ou de la plus grande détresse. Pour cela, elle leur montre Gertrude, sa roche à qui elle confie tous ses petits problèmes ou ses pensées joyeuses. Oui, Mademoiselle Charlotte n'est vraiment pas une enseignante comme les autres. Libre et elle-même, elle pousse ses élèves à découvrir ce qui a de meilleur en chacun d'eux. Et je vous invite à la découvrir à travers ce premier tome de la saga, ainsi qu'à travers les ouvrages suivants.

À noter que deux films furent réalisés en se basant sur la saga. Je n'ai vu que le premier film, La Mystérieuse Mademoiselle C, inspiré par les deux premiers tomes de la saga (La Nouvelle Maîtresse et La Mystérieuse bibliothécaire). Une adaptation intéressante, qui m'a donner envie de relire ce roman.

mardi 10 janvier 2012

Challenge Un classique par mois


Je viens de m'inscrire à mon premier challenge de groupe sur la blogosphère : le challenge Un classique par mois, initié par Cess. Le but est fort simple : il s'agit de lire soit un classique par mois ou soit douze par année. La définition du mot classique est laissée à l'interprétation du lecteur, ce qui offre une panoplie de choix et aucune liste prédéfinie! Je sens que ce challenge va me motiver à toucher à ces livres qui s'empoussièrent dans ma bibliothèque alors que je devrais les lire, pour satisfaire ma curiosité ou enrichir ma culture personnelle. J'ai déjà une bonne idée de mes futurs bouquinages, ce qui me motive encore plus! ;-)

À bientôt pour ce challenge! ^^


Edit : Les billets écrits pour ce challenge!
- Poil de Carotte de Jules Renard (1894)

Les Mardis Top 10 -- #03

Je n'ai pas participé aux mardis Top Ten depuis un petit moment, la faute incombant aux examens et aux festivités de noël. Flut! Voici, pour me rattraper, mon top ten (ou plutôt top nine) de cette semaine : mes résolutions littéraires pour 2012. Je vous rappelle que ce jeu fut originellement conçu par The Broke and The Bookish, et repris en français par Iani.

Les Résolutions littéraires pour 2012

09- Lire plus de romans québécois. Il faut encourager sa propre culture. Je pense que je m'en tire bien pour l'instant.

08- Lire plus souvent des romans de fiction dans des cafés.

07- Finir des livres que j'ai commencés et que je n'ai jamais terminés, par manque de temps ou de motivation.

06-  Écrire plus souvent les histoires qui me trottent dans la tête.

05- Renouveler mon inscription à la bibliothèque afin d'emprunter des livres, chose que je ne fais jamais d'habitude, alors que je le devrais.

04- Lire plus de livres écrit par des femmes. Celle-ci je la tiens déjà assez bien.

03- Tenter de lire au moins un livre de fiction par mois, et ce, malgré les études qui accaparent le plus grand de mon temps.

02- Tenter de tenir ce blogue à jour plus souvent.

01- Faire descendre ma PàL.

Et vous, quels sont vos résolutions livresques?

dimanche 8 janvier 2012

Les vélos n'ont pas d'états d'âme - de Michèle Marineau

Quatrième de couverture
Il y a d’abord Laure, dont le passé est un mystère. Jérémie, qui voudrait résoudre ce mystère. Et Tanya, qui réagit très mal à l’intérêt que Jérémie porte à Laure.

Il y a aussi Christian, qui exerce un chantage odieux sur Laure. Cléa et Samuel, les petits fiancés. Marco, qui a un faible pour les tops models. Et Jean-Henri, le mystérieux Jean-Henri...

Il y a également des vélos, des chevaux, des insectes et des états d'âme...

Il y a surtout la vie, pleine de contradictions et de surprises. Et, une fois le mystère résolu, il reste encore à apprivoiser cette vie - une vie, qu'on choisit, qu'on bâtit, pas une vie qu'on se contente de subir.

Les vélos n'ont pas d'états d'âme, Michèle Marineau, Québec Amérique jeunesse, Coll. Titan jeunesse, 2002 (1998), 187 p., ISBN 2-89037-835-7


Les humains et leurs états d'âme
Les vélos n'ont pas d'états d'âme est un roman de l'écrivaine jeunesse Michèle Marineau, que j'ai dévoré avec encore plus de plaisir que Cassiopée - L'Été polonais, autre livre chroniqué sur ce blogue.
Et je dois dire que je n'avais pas autant apprécié une lecture depuis longtemps. Je me suis même couchée à deux heures du matin pour la terminer, parce que je ne pouvais pas lâcher ce bouquin avant le tout dernier mot. Je sais, je semble souvent dire sur ce blogue que mes lectures sont excellentes. Toutefois, dans les faits, l'impression d'un bon livre que je désire dévorer par-dessus tout est plutôt rare chez moi. Je choisi plutôt d'ignorer les livres somnifères et de parler de ceux qui m'inspirent des chroniques. Et ce roman jeunesse, il vaut vraiment le détour.

Le livre raconte deux histoires en parallèle qui s'emboitent l'une dans l'autre. Il y a celle de Jérémie, aîné d'une famille nombreuse et modeste, passionné par les vélos. Il y a aussi celle de Laure, issue d'un milieu riche, mais dont la famille fut déchue sur le plan social et financier. Cette dernière subit des épreuves atroces, surtout pour une fille de son âge : harcèlement sexuel, chantage, solitude, deuil et autres. En fait, je dois dire que l'auteure a su rendre vivants et crédibles ses personnages. En temps normal, j'aurais détesté une fille aussi snob et superficielle que Laure, mais, ici, la profondeur du roman m'a permis de m'attacher au personnage, avec empathie et compassion. Il en va de même pour les autres protagonistes, d'ailleurs.

La principale force du récit, selon moi, c'est son ancrage dans le réel. Cette histoire, on y croit. De toute façon, c'est bien connu : le secondaire est un microcosme de la société. On y retrouve les différentes classes sociales et les relations de pouvoir qui en découlent. On y voit dans toute sa bêtise la cruauté des humains : les jugements hâtifs, la manipulation, les mensonges, le mépris de la différence et la violence. Par chance, il y a parfois des amis ou des parents en dehors des murs de la polyvalente qui écoutent et soutiennent malgré les difficultés. Mais une chose reste sûre : les personnages ne peuvent construire leur destinée que par eux-mêmes. Les autres ne peuvent que montrer la voie : ils guident, accompagnent, mais ne décident pas à leur place. Pour vivre en étant elle-même, Laure devra subir les conseils et la colère de Jérémie, afin de réussir à surmonter son orgueil. Elle devra récupérer son propre corps et sortir de l'oppression masculine et sociale par ses propres moyens, mais tout en acceptant l'aide de ses proches. Et Jérémie devra quitter ses vélos le temps d'un instant afin de mieux observer les évidences sous ses yeux. Car il a la fâcheuse tendance à voir les minuscules détails à propos des autres, mais il ne voit pas les vérités dans sa propre existence. Car la vie n'est pas que mystère à résoudre, elle est aussi quotidienne, difficile et belle.

Les vélos n'ont pas d'états d'âme, un roman humain et subtil, sur l'adolescence et ses tribulations, sur les revers de l'innocence et sur les relations entre les individus. Un livre à mettre aussi bien entre les mains d'un adulte que de leurs enfants.

Extrait
En arrivant à la maison, je me suis dirigé vers le garage. J'étais brusquement impatient de m'occuper de cette roue voilée qui me narguait depuis quelque temps. À cet instant précis, j'éprouvais une grande, une énorme, une extraordinaire affection pour les vélos. Contrairement aux filles, les vélos n'ont pas d'états d'âme.

samedi 7 janvier 2012

Revu de l'année 2011

2012 est arrivé!!! À ce propos, bonne et heureuse année à vous tous!!! J'ai comme résolution de tenter de publier un peu plus de billets, mais la chose ne s'avère déjà pas aisé à la vu de la tonne de billets en retard qui s'accumule en pile mentale harcelante dans ma tête. Pas clair? Oh, peu importe, une otite aigüe m'empêche de réfléchir clairement depuis quelques jours. Comme si les idées enflaient en même temps que le tympan. Bref, un début d'année très peu en santé pour ma part, mais je reste optimiste et vous souhaite à tous une meilleure santé que la mienne. ;-)

Pour bien débuter l'année, disons adieu à l'ancienne en faisant une rétrospective des différents billets de l'année.

Le théâtre
 









 


BUREAU, Stéphan et LEPAGE, Robert.
- Stéphan Bureau rencontre Robert Lepage (2008) (un essai sur le théâtre de Robert Lepage)

IONESCO, Eugène

JARRY, Alfred
- Ubu Roi (1896)

LEPAGE, Robert

MEUNIER, Claude et SAÏA, Louis
- Les voisins (1980)

MOLIÈRE

Le Cinéma


















ALLEN, Woody
- 1977 : Annie Hall

ANTONIONI, Michelangelo
- 1966 : Blow-Up

BAILLARGEON, Paule

BECKER, Wolfgang 
- 2003 : Good Bye Lenin!

CHAPLIN, Charlie

- 2009 : A Serious Man
- 2010 : True Grit

DARABONT, Frank

DEMME, Jonathan
- 1993 : Philadelphia

DUVAL, Jean-Philippe

FALARDEAU, Pierre
- 1980 : Speak White (vidéo poème)
- 1981 : Elvis Gratton (court métrage)
- 1983 : Les vacances d'Elvis Gratton (court métrage)
- 1985 : Pas encore Elvis Gratton! (court métrage)

HENSON, Jim
-1986 :  Labyrinth

- 1952 : I Confess
- 1958 : Vertigo

HOOPER, Tom

JANG, Cheol-soo
- 2010 : Bedevilled

LANDIS, John

MAKHMALBAF, Samira

NICCOL Andrew
- 1997 : Gattaca

VAUGHN, Matthew

WILDER, Billy.

La Musique québécoise



       













  
- Le soleil est sorti (album - 2008)










Livres















AUSTEN, Jane
- Orgueil et préjugés (1813)

CHRISTIE, Agatha
- Le miroir se brisa (1962)

CODERRE, Émile. Pseudonyme : Jean Narrache
- Quand j'parle tout seul (1932)

DE BUSSIÈRES, Arthur
- Les Bengalis (1931)

DESJARDINS, India
Le journal d'Aurélie Laflamme - Tome 1 - Extraterrestre... ou presque! (2006)

PROULX, Monique

GOLDING, William
- Sa majesté des mouches (1954)

GOSCINNY, René, et SEMPÉ, Jean-Jacques.

GRAVEL, François
- Les Black Stones vous reviendront dans quelques instants (1991)

HEIGHTON, Steven

KEROUAC, Jack

MARINEAU, Michèle

QUENEAU, Raymond
- Zazie dans le métro (1959)

SARAMAGO, José
- Tous les noms (1997)

VONNEGUT, Kurt

WESTERFELD, Scott
- Uglies (2005)
- Pretties (2007)
- Specials (2008)